HOHNER G3T HEADLESS
Les guitares "headless" (sans tête) ont été inventées par l'américain Ned Steinberger qui en a décliné toute une gamme sous sa marque : "Steinberger". Ces guitares sont une évolution de la guitare avec vibrato à blocage : celle-ci ont deux systèmes pour tendre les cordes, un système de mécaniques habituel du côté de la tête et un système d'accordage fin au niveau chevalet ; dans le concept de guitare "headless", le système de tête (et la tête elle-même...) a disparu pour un seul système au niveau du chevalet.
A noter que Steinberger a d'abord créé des basses "headless" avant les guitares "headless", la première série et la plus fameuse est appelée la Série L avec les modèles L1, L2 (mais pas de modèle L XVI...).
|
Ici, notre guitare n'est pas une "Steinberger" mais une "Hohner", qui est donc une "copie" de Steinberger. Toutes les copies de Steinberger sont marquées "sous licence Steinberger" car elles utilisent le brevet de chevalet déposé par Ned Steinberger. La Hohner, copie honorable, bénéficie d'une bonne cote auprès des musiciens bien que, si elle respecte le concept de guitare "headless", sa sonorité est bien différente, car la "Steinberger", bien plus onéreuse, est construite entièrement en carbone, alors que la Hohner, comme toutes les copies, est construite en bois.
|
Ici la photo du "moignon" après amputation de la tête, âmes sensibles, ne pas regarder... on y remarque que les cordes sont bloquées par des "boules" comme du côté d'un chevalet ; ainsi ces guitares ont besoin de cordes spéciales avec des "boules" aux deux extrèmités, car du côté chevalet le système Steinberger utilise également une "boule" contrairement au système Floyd Rose qui n'utilise aucune "boule" (pour cela, on coupe la "boule" d'un jeu de corde standard). Tous les vibratos à blocage ne nécessite pas que l'on coupe la "boule", les vibratos Kahler, par exemple, utilisent la "boule" du côté chevalet. On remarquera également la "zero fret", frette zéro que l'on avait déjà rencontré sur la Grestch Tennessean. |
|
|
A gauche le bloc chevalet-vibrato avec l'indication de licence "Steinberger" et les six vis d'accordages qui ont donc une plage de réglage plus grande que pour les "Floyd Rose".
A remarquer également les deux "trous", un de chaque côté du vibrato, permettant de fixer la tige de vibrato en-dessus ou en-dessous des cordes.
|
La vis de réglage sert à "équilibrer" le vibrato :
Ce vibrato bénéficie d'un astucieux système de mise hors service (blocage) et avec cette vis on peut régler l'angle du vibrato pour qu'il soit identique quand le vibrato est bloqué ou libre, pouvant ainsi bloquer et débloquer celui-ci sans que l'accordage change.
| Photo de gauche, le loquet est écarté du vibrato, le laissant libre pour utilisation. A droite une "patte" du loquet vient bloquer le vibrato et ainsi le bloc est fixe. Ce style de vibrato permet des effets qu'un chevalet fixe ne pourra pas produire, mais engendre aussi des inconvénients qui sont supprimés avec ce système, quand le vibrato est bloqué (par exemple, quand on "tire" (appelé également bend ou choke) une corde, le chevalet se soulève et l'accordage de toutes les cordes baisse un peu). |
|
|
Dernier détail, très utile, un "levier" se dépliant, permet d'utiliser la guitare en position assise, comme on en trouvait déjà à la fin des années 1950 sur la "Flying V" de Gibson. |
|
En résumé : une guitare bien agréable, qui dans sa housse, n'est pas beaucoup plus encombrante qu'un parapluie plié, très légère, utilisable avec ou sans vibrato (vibrato bloqué), tenant l'accordage comme peu de guitares, et un son tout à fait exploitable. Sa tenue demande quand même un peu d'habitude : assise elle se place plus bas qu'une guitare habituelle et debout, plus à droite qu'une guitare habituelle par contre, le corps étant petit, donc léger, l'absence de tête ne pose pas de problème d'équilibre de la guitare.
- Les autres "instruments du mois".